VOIX CITOYENNE TV la voix citoyenne qui vous informe et vous inspire
Politique

RDC : le siège du PPRD délogé à Kinshasa, le parti de Joseph Kabila dénonce une “répression politique”

Une vive tension règne au sein du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, après le déguerpissement brutal de son siège national, situé sur l’avenue Pumbu, dans la commune huppée de la Gombe, à Kinshasa.

Le lieu, longtemps occupé par le PPRD, a été évacué ce mercredi sous haute surveillance policière. Des biens appartenant au parti sont encore visibles à l’extérieur du bâtiment, tandis que le PPRD accuse la milice dite “Forces du Progrès”, supposément affiliée à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS, parti au pouvoir), d’avoir orchestré un pillage. Plusieurs militants auraient été agressés ou interpellés lors de l'opération.

Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, le parti a dénoncé « un pillage systématique » sous le regard passif des forces de l’ordre.

« Le siège national du PPRD est l’objet d’un pillage orchestré en pleine journée par des éléments affiliés à l’UDPS, avec la complicité manifeste des forces de sécurité », affirme le texte.

Du côté du gouvernement, le ministre de la Justice Constant Mutamba justifie cette opération par la restitution d’un bien spolié depuis plus de deux décennies. Il affirme que la parcelle a été “illégalement occupée” par le PPRD depuis 23 ans, ajoutant qu’elle appartenait initialement à une certaine Madame Serana. Gloria Mteyu, sœur de Joseph Kabila, est accusée d’en avoir pris possession de manière frauduleuse.

« C’est une restitution légale. Kabila avait installé le siège de son parti sur une propriété qui ne lui appartenait pas », a déclaré Mutamba.

Interrogé par notre Rédaction, Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, a dénoncé ce qu’il qualifie de “persécution politique flagrante” de la part du régime en place. Il s’insurge contre des décisions “arbitraires” prises, selon lui, sur la base de simples rumeurs.

« Le pouvoir a lancé cette opération en s’appuyant sur une rumeur de présence de Kabila à Goma. Ils sont incapables de prouver quoi que ce soit, mais continuent leur acharnement », s’est-il indigné.

Parallèlement, un arrêté ministériel signé par le Vice-Premier ministre de l’Intérieur suspend toutes les activités du PPRD sur l’ensemble du territoire national. Les gouverneurs de province sont appelés à veiller à son application stricte.

Ce climat de tension s’est encore alourdi avec la sortie de l’ex-première dame, Olive Lembe Kabila, qui a dénoncé ce mercredi l’occupation militaire de la ferme familiale de Kundelungu, ainsi que des perquisitions multiples dans plusieurs résidences appartenant à la famille Kabila à Kinshasa.

Le PPRD appelle la communauté internationale à se saisir de la situation, qu’il qualifie de dérive autoritaire et de répression politique ciblée.

La Rédaction