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Politique

RN17 à Kinsele : Une double peine pour les transporteurs face à la barrière illégale des miliciens Mobondo

Sur la route nationale numéro 17, à hauteur du village Kinsele dans le territoire de Kwamouth (province du Mai-Ndombe), les transporteurs doivent composer avec un obstacle de plus en plus pesant : une barrière clandestine érigée par les miliciens Mobondo. Ces derniers y imposent, sans aucune légitimité, un péage déguisé en taxe : deux sacs de manioc ou de maïs, auxquels s’ajoute une somme d’au moins 50 000 francs congolais (environ 17 dollars américains), exigés pour laisser passer tout véhicule.

Cette pratique, non seulement illégale, devient d’autant plus choquante que cette barrière se trouve à quelques pas de celle de la Régie provinciale des recettes du Mai-Ndombe (DGRM). Résultat : une double ponction sur les mêmes usagers, contraints de payer deux fois sur un même tronçon routier. Une situation dénoncée vigoureusement par le député provincial David Bisaka, élu de Kwamouth, qui fustige une « tracasserie excessive » et réclame l’intervention urgente des autorités.

Interrogé sur le sujet, le gouverneur Lebon Nkoso Kevani a reconnu l’existence de cette barrière parallèle, tout en affirmant que des mesures ont été prises pour son démantèlement. Il assure que les forces de sécurité sont en alerte pour rétablir l’ordre sur cet axe stratégique, même si le calme reste fragile à Kwamouth.

Mais les préoccupations dépassent cette seule barrière : les Mobondo continuent de saboter les voies secondaires, paralysant la circulation de denrées agricoles et de passagers. Des véhicules sont parfois cloués au sol, faute de pouvoir contourner les blocages ou d’avoir payé les « droits de passage ». Face à cela, le député Bisaka insiste sur la nécessité d’installer des postes de police et de déployer des escortes militaires pour restaurer la sécurité.

Ce nouveau coup de force des Mobondo s’inscrit dans une série d’actions qui, ces dernières années, ont semé violences, insécurité et déplacements massifs de populations dans le Mai-Ndombe. Pour les habitants comme pour les voyageurs, la RN17 symbolise désormais non plus la libre circulation, mais la vulnérabilité d’un État encore trop souvent absent là où il est le plus attendu.

Plamedi MUZAMA