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Justice

RDC : réflexions sur l’évasion tragique à la Prison Centrale de Makala (Tribune de Georges Mubiedi)

Tribune de Georges Mubiedi :

La récente évasion à la prison centrale de Makala qui, selon le gouvernement, va coûté la vie à 129 prisonniers et exposé des femmes à des violences inacceptables, est un drame qui dépasse l’entendement. Cet événement tragique ne doit pas seulement être considéré comme une simple faille du système pénitentiaire, mais comme un cri d’alarme sur l’état d’urgence de notre justice et de nos droits humains en République Démocratique du Congo.

Une tragédie annoncée

La surpopulation carcérale à Makala n'est pas un secret. Les conditions de vie y sont inhumaines, et les détenus sont souvent abandonnés à eux-mêmes, ils s'organisent pour assurer leur propre sécurité dans chaque pavillon, sans accès à des soins médicaux adéquats, à une alimentation suffisante ou à des programmes de réhabilitation. L’évasion, qui a conduit à cette perte tragique de vies humaines, est le résultat d’un système en déroute. Ce n’est pas seulement une crise de sécurité, mais un échec moral et éthique.

La violence inacceptable

Au-delà des pertes en vie humaine qui du reste est sacrée, les violences infligées aux femmes durant cette évasion sont un affront à notre humanité. Chaque acte de violence est un rappel cruel que notre société doit faire face à des réalités terrifiantes. Les femmes, déjà vulnérables dans le contexte socio-économique qui est le nôtre, deviennent encore plus exposées dans un cadre aussi chaotique. Il est impératif que les autorités prennent des mesures pour garantir la sécurité de toutes les personnes, qu'elles soient détenues ou non.

Un appel à la réforme

Cette tragédie doit servir de catalyseur pour une réforme radicale du système pénitentiaire. Nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer les conditions déplorables dans lesquelles vivent nos détenus. Il est urgent d’investir dans des infrastructures modernes, de former le personnel pénitentiaire et d’établir des programmes de réhabilitation efficaces. La prison ne doit pas être un lieu de souffrance, mais un espace où l’on peut travailler vers la réinsertion.

La responsabilité collective

La responsabilité de cette crise incombe non seulement au gouvernement, mais aussi à nous tous en tant que citoyen. Nous devons exiger des comptes et plaider pour des changements significatifs. La dignité humaine doit être au cœur de nos préoccupations, même pour ceux qui ont enfreint la loi.

L’évasion tragique de la prison centrale de Makala est un appel à l’action. Ne laissons pas ces 129 vies perdues être oubliées. Engageons-nous ensemble pour un système judiciaire qui respecte les droits humains et qui offre une véritable chance de réhabilitation. C’est notre devoir collectif de s'assurer que la justice ne soit pas synonyme d’inhumanité.

La rédaction