La nuit du 30 juin a été marquée par un incident majeur dans le groupement Ikobo, territoire de Walikale (Nord-Kivu), où deux hauts responsables du groupe armé AFC/M23 ont été capturés par les miliciens Wazalendo. L’opération s’est déroulée discrètement entre les localités de Kirumburumbu et Muuli, alors que les deux rebelles étaient en déplacement. Les miliciens les auraient conduits à Buhimba, leur base opérationnelle actuelle, selon des sources locales.
En réaction à cet enlèvement, les rebelles de l’AFC/M23 ont mené, dès le lendemain, des opérations de recherche intensives dans la forêt environnante. Ne trouvant aucune trace de leurs hommes, ils ont déplacé leur frustration sur la population civile. Des agriculteurs ont été expulsés de leurs champs dans une tentative d’intimidation, aggravant une situation déjà volatile.
Des témoins dans la région rapportent que cet événement a plongé la population dans un climat de peur généralisée. La présence renforcée des rebelles et les menaces à l’égard des civils ont provoqué une paralysie des activités champêtres et un exode discret vers les zones jugées plus sûres. Le mutisme sur l’identité des deux commandants enlevés alimente également les spéculations et les tensions communautaires.
À l’heure actuelle, aucune revendication officielle n’a été faite par les Wazalendo et le sort des deux officiers reste incertain. Cet enlèvement relance les inquiétudes sur la multiplication des affrontements entre groupes armés dans les zones rurales du Nord-Kivu, où la population civile paie toujours le prix le plus lourd.
Adolphe-Plamedi MUZAMA