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Politique

Assemblée provinciale du Kwilu : Entre orthodoxie et compromission, un bureau d’âge sous pression

La gestion de l'Assemblée provinciale du Kwilu par le bureau d'âge dirigé par le président Nsaman o-lutu Oscar et le questeur Joël Ibilaba est au cœur de nombreuses interrogations. Chargé d’assurer la transition vers un bureau définitif, ce comité provisoire se trouve pris en étau entre exigences légales, tensions politiques et défis financiers. S’agit-il d’une gouvernance rigoureuse et conforme aux règles établies, ou d’une administration complaisante, marquée par des arrangements tacites et une gestion approximative ?

Une mission encadrée, mais sous tension

Conformément aux dispositions légales, le bureau d’âge installé en février 2024 devait se concentrer sur trois missions essentielles : la validation des mandats des nouveaux députés provinciaux, l’élaboration du règlement intérieur et l’organisation de l’élection du bureau définitif. À ce titre, il a validé les mandats de 31 nouveaux députés, marquant ainsi une avancée conforme aux règles de fonctionnement de l’Assemblée provinciale.

Toutefois, si le cadre institutionnel a été respecté en apparence, la réalité du terrain révèle des fragilités notables. L’Assemblée provinciale du Kwilu, censée être un organe délibérant au service du développement provincial, se trouve enlisée dans une crise qui dépasse largement la seule compétence du bureau d’âge.

Une gestion financière en crise

L’un des plus grands écueils de cette période transitoire réside dans la gestion financière de l’Assemblée. En septembre 2024, plusieurs mois d’arriérés des émoluments des députés provinciaux ont plongé l’institution dans une paralysie presque totale. Face à cette situation, le bureau d’âge a sollicité l’intervention du gouvernement provincial pour débloquer les fonds nécessaires au fonctionnement de l’Assemblée, notamment pour la prise en charge des frais de déplacement des députés.

Ce dysfonctionnement budgétaire interroge : est-il uniquement la conséquence d’un manque de moyens ou reflète-t-il une défaillance dans la gestion des ressources ? L’incapacité à assurer un fonctionnement normal de l’Assemblée, malgré la responsabilité du bureau d’âge, alimente les critiques sur une gouvernance hésitante et inefficace.

Des tensions politiques latentes

Au-delà des considérations financières, la période de transition a été marquée par un climat politique tendu. En janvier 2025, des jeunes proches du président Nsaman Oscar ont accusé un élu de vouloir exacerber les tensions en critiquant la gestion du bureau d’âge. À l’inverse, d’autres voix dénoncent un manque de transparence dans la collaboration entre le bureau d’âge et la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), contribuant à ralentir le processus de mise en place du bureau définitif.
Ces affrontements traduisent une réalité bien connue en politique : derrière les querelles institutionnelles se cachent souvent des luttes de positionnement et des intérêts partisans. Dans ce contexte, le bureau d’âge est-il un arbitre neutre ou le complice d’un jeu politique destiné à favoriser certains acteurs au détriment d’autres ?

Un bureau d’âge à l’épreuve de l’histoire

Si le bureau d’âge avait pour vocation de garantir une transition fluide, force est de constater que son mandat a été marqué par une gestion laborieuse et des décisions contestées. Entre orthodoxie administrative et arrangements tacites, il a peiné à instaurer un climat de confiance et à préserver l’image de l’Assemblée provinciale comme institution républicaine crédible.

L’avenir du Kwilu dépendra de la capacité de ses dirigeants à transcender ces querelles et à privilégier l’intérêt général sur les stratégies personnelles. Le bureau d’âge restera un chapitre délicat dans l’histoire de cette institution, révélant à la fois les limites des mécanismes de transition et les enjeux profonds qui entravent la consolidation de la gouvernance provinciale.

Plamedi Pungwe