Dans une initiative diplomatique majeure, la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda ont signé ce vendredi une déclaration de principes aux États-Unis, marquant une étape cruciale dans la recherche de la paix dans la région des Grands Lacs, secouée par des tensions persistantes, notamment dans l’est de la RDC.
La cérémonie de signature s’est tenue au Département d’État américain, en présence du Secrétaire d’État Marco Rubio. Le document a été paraphé par les ministres des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC et Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda.
Selon le programme officiel, la journée a également été marquée par deux rencontres distinctes entre les chefs des diplomaties congolaise et rwandaise avec le Secrétaire d’État adjoint américain, Landau. Washington joue ici un rôle central dans le soutien aux efforts diplomatiques de stabilisation de la sous-région.
Un contexte tendu mais propice au dialogue
Cette avancée intervient alors que les deux pays restent profondément divisés sur la situation sécuritaire dans l'est de la RDC. Kinshasa, appuyée par des rapports onusiens et la résolution 2773 du Conseil de sécurité, accuse Kigali de soutenir le mouvement rebelle M23/AFC. Des allégations que le Rwanda continue de rejeter, qualifiant le conflit de querelle interne entre Congolais.
Cependant, cette déclaration de principes, dont les détails n'ont pas encore été rendus publics, suscite un espoir prudent. Elle s’inscrit dans la dynamique amorcée à Doha, où des pourparlers entre le gouvernement congolais et le M23 ont permis de convenir d’un cessez-le-feu immédiat.
Lors d’un point presse à Kinshasa la veille, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Maya, a souligné la nécessité d’un compromis pour parvenir à la paix : « Il n’y a pas de paix sans compromis », a-t-il déclaré.
Un signal fort pour la sous-région
La signature de cette déclaration de principes constitue un signal fort envoyé à la communauté internationale et aux populations des deux pays, longtemps meurtries par les conflits. Si elle ne règle pas encore les différends profonds, elle ouvre la voie à un dialogue structuré et encadré, sous l’égide des partenaires internationaux.
La suite de ce processus sera déterminante : les observateurs attendent désormais de voir si cet engagement se traduira par des actions concrètes sur le terrain, notamment le respect du cessez-le-feu et la mise en œuvre de mécanismes de confiance mutuelle.
Plamedi MUZAMA