Joseph Kabila sort du silence. L’ancien président de la République démocratique du Congo a balayé d’un revers de main les accusations le liant à la rébellion du M23, dénonçant des allégations sans fondement.
« Ces accusations sont tout simplement infondées. La prochaine fois que vous le verrez, demandez-lui de vous fournir les preuves de ses dires », a-t-il rétorqué, visiblement agacé, après un entretien avec l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki à Johannesburg.
Mais au-delà de cette mise au point, Kabila veut recentrer le débat : la crise congolaise doit, selon lui, trouver une réponse avant tout interne. Il regrette que les discussions sur l’avenir du pays se tiennent partout, sauf avec les principaux concernés.
« Tout le monde parle du Congo, sauf les Congolais », s’indigne-t-il, appelant à un sursaut national impliquant toutes les forces vives du pays.
Six ans après son départ du pouvoir, Joseph Kabila se dit préoccupé par la situation actuelle. « En 2018, je quittais la présidence avec la conviction que le Congo n’était plus le maillon faible de la région. Aujourd’hui, nous sommes presque de retour à la case départ », constate-t-il avec amertume.
Pour lui, le temps n’est plus aux accusations mutuelles mais à l’introspection.
« Il faut arrêter ce jeu de reproches et se demander si, finalement, le problème ne vient pas de nous-mêmes », insiste-t-il. Un message clair : la solution au chaos congolais ne viendra ni de Nairobi, ni de Pretoria, ni d’ailleurs. Elle doit être l’œuvre des Congolais eux-mêmes.
Plamedi MUZAMA
