Un an après le massacre sanglant du 12 juin 2024 à Maykengu, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), la société civile locale tire une sonnette d’alarme. Selon un récent bilan, plus de 1 500 personnes ont été tuées en l’espace de douze mois dans des attaques attribuées aux rebelles ougandais des ADF. Ces violences, qui ont débuté dans le groupement de Bapakombe, se sont progressivement étendues à une vingtaine d’autres villages du secteur de Bapere, transformant la région en un véritable champ de guerre.
Le président de la société civile de Njiapanda-Mangurejipa, Fiston Kabunga, se dit profondément préoccupé par la recrudescence des violences. Il rappelle que la première incursion des ADF, le 12 juin 2024, avait coûté la vie à 43 civils à Maykengu. Depuis, le groupe armé s’est illustré par une campagne de terreur généralisée : massacres, incendies de villages, enlèvements, et déplacements massifs des populations. « Cette hémorragie s’est élargie partout dans le nord du territoire de Lubero », a-t-il déclaré, visiblement ému.
Face à cette tragédie humanitaire, la société civile appelle l’État congolais à sortir de son silence et à poser des actes concrets. « Plus de 1 500 morts en une année, ce n’est plus un simple fait divers, c’est une crise d’ampleur nationale », alerte Fiston Kabunga. Il réclame une intervention militaire renforcée, une présence étatique effective dans les zones sinistrées, et une aide humanitaire urgente pour les milliers de déplacés qui vivent dans des conditions précaires.
La population, elle, vit dans la peur et l’incertitude, abandonnée à elle-même. Chaque jour qui passe sans réponse des autorités renforce le sentiment d’oubli et d’injustice. Dans cette région déchirée par la violence, un seul mot d’ordre semble subsister : que l’État congolais agisse enfin pour sauver les vies et restaurer la dignité humaine à Lubero.
Plamedi MUZAMA