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Élections du Conseil Provincial de la Jeunesse au Kwilu : Reportées sur fond de tensions et accusations

Les élections tant attendues du Conseil provincial de la jeunesse dans la province du Kwilu, prévues ce mercredi, n’ont finalement pas eu lieu. Des tensions vives ont éclaté, alimentées par des protestations visant la candidature de Herman Mabosi, président sortant du conseil, dont la longévité à la tête de l’institution soulève de nombreuses contestations.

Selon plusieurs organisations de jeunes, Herman Mabosi aurait déjà bouclé trois mandats successifs, soit neuf années à la tête du conseil, alors que le mandat légal est de trois ans renouvelable une seule fois. Ces accusations, fondées sur les textes régissant le fonctionnement du conseil, ont mené à une demande collective d'invalidation de sa candidature.

Face à cette impasse, le gouverneur intérimaire sortant, Félicien Kiwayi Muadi, est intervenu pour apaiser les tensions. Il a proposé aux différentes parties d’entrer dans un processus de consensus visant à organiser une rotation à la tête du conseil entre les cinq territoires de la province. Ce mécanisme permettrait d’assurer une alternance équitable et d’éviter la monopolisation du pouvoir par un seul groupe.

Cependant, cette médiation n’a pas fait l’unanimité. Une partie de la jeunesse provinciale soupçonne le gouverneur de prendre parti en faveur de Herman Mabosi. Certains jeunes l’accusent de vouloir prolonger l'influence de l’actuel président sortant à travers des manœuvres politiques déguisées.

Les griefs contre Herman Mabosi sont nombreux. Outre le dépassement de mandat, il lui est reproché :

  1. Son appartenance politique : en tant qu'ancien candidat aux législatives nationales de 2023, il ne serait plus éligible à un poste apolitique selon l'article 40 de l’arrêté créant le conseil.
  2. 2. Une gestion opaque : plusieurs voix dénoncent un fonctionnement du conseil dans la clandestinité.
  3. Une limite d'âge dépassée : bien que l'arrêté stipule que seuls les jeunes de 25 à 32 ans peuvent être candidats, Herman, qui a déjà 33 ans, atteindra 34 ans en août, posant un flou juridique sur la légitimité de sa candidature.


En réaction à cette impasse et aux désordres constatés ce jour, la Direction provinciale de la jeunesse a annoncé le report des élections au vendredi 25 avril 2025, le temps de trouver un terrain d'entente.

Selon un témoin sur place, la situation était chaotique. Il reste désormais à voir si les jours à venir permettront un apaisement des tensions et la tenue d’élections transparentes et inclusives.

Plamedi MUZAMA