Dans un contexte marqué par l’insécurité persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo, le Gouvernement central vient de poser un geste fort en faveur de l’éducation. La Première ministre Judith Suminwa a officiellement confirmé la prise en charge, par le Trésor public, des frais de participation aux examens d’État 2025 pour tous les élèves finalistes des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Cette mesure s’inscrit dans une logique de justice sociale et de solidarité nationale, alors que plusieurs territoires de ces deux provinces sont affectés par les affrontements armés, notamment l’occupation de certaines zones par les groupes armés du M23-AFC. Les conséquences humanitaires et économiques de cette crise ont fragilisé des milliers de familles, rendant difficile, voire impossible, le financement des examens de fin de cycle pour leurs enfants.
La décision de la cheffe du Gouvernement fait suite à une correspondance adressée le 15 avril dernier par la députée nationale Adèle Bazizane, élue de Nyiragongo. Dans sa lettre, elle alertait sur la détérioration des conditions de vie des populations locales, et notamment des élèves finalistes dont l’avenir scolaire risquait d’être compromis par l’incapacité à payer les frais des épreuves nationales, à l’exception de l’ENAFEP déjà gratuit.
Face à cette alerte, la réponse gouvernementale a été prompte et sans ambiguïté : tous les élèves des provinces éducationnelles du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris ceux vivant dans les zones sous occupation, verront leurs frais d'examen entièrement pris en charge. Aucune condition supplémentaire ne sera exigée, a précisé une source à la Primature.
Cette mesure représente non seulement un appui matériel à des élèves en situation de précarité, mais également un message politique fort : l'État congolais réaffirme son engagement en faveur de l’éducation pour tous, même en temps de crise. En permettant à ces jeunes de passer leurs examens dans la dignité, le Gouvernement Suminwa contribue à préserver l’avenir de toute une génération.
À travers cette initiative, les autorités centrales renforcent également la cohésion nationale et la présence symbolique de l’État dans des territoires où celle-ci est souvent remise en cause par l’instabilité sécuritaire.
Plamedi MUZAMA
