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Politique

RDC-M23 : Une réunion diplomatique cruciale prévue à Harare en vue d'une issue politique

La réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), initialement prévue le 28 février, se tiendra finalement ce lundi 17 mars à Harare, au Zimbabwe. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques pour apaiser la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Elle fait suite au sommet conjoint SADC-EAC de Dar es Salam, qui avait ordonné des concertations ministérielles afin de statuer sur les conclusions des chefs des forces de défense, notamment la cessation immédiate des hostilités et la mise en place d’un mécanisme de coordination technique pour assurer le suivi des décisions.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a salué la tenue de cette réunion et qualifié le mois de mars de "mois béni" pour la région, en raison des avancées enregistrées dans les processus de paix. Sur son compte X (ex-Twitter), il a insisté sur l’importance d’un véritable engagement de toutes les parties :

Tous les ingrédients sont donc réunis pour une solution politique au conflit dans l'est de la RDC, à condition que la bonne foi, la volonté politique et le bon sens prévalent à Kinshasa. Dans ce contexte, il est essentiel que les acteurs extérieurs soutiennent sans réserve et véritablement ce processus mené par l'Afrique et évitent de prendre des mesures motivées par des raisons politiques et/ou économiques, qui porteraient atteinte au processus même qu'ils prétendent soutenir.”

Cette déclaration intervient alors que plusieurs décisions récentes, notamment le retrait annoncé des troupes de la SADC et l’organisation d’un dialogue direct entre Kinshasa et la rébellion du M23 à Luanda, marquent un tournant dans la gestion du conflit.

En parallèle, la tenue des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, sous l’égide de l’Angola, reste un sujet de débat. Bien que Kinshasa ait reçu l’invitation à ces pourparlers prévus pour le 18 mars, aucune confirmation officielle de sa participation n’a encore été donnée.

La RDC maintient sa position en faveur du respect des résolutions du sommet de Dar es Salam et de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui encadre la réponse internationale face à l’agression des groupes armés soutenus par des forces étrangères. Pendant ce temps, sur le terrain, la situation humanitaire continue de se détériorer avec la poursuite des combats, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Les attentes sont donc élevées pour cette réunion de Harare, qui devra trancher sur des questions essentielles telles que l’application effective du cessez-le-feu, la sécurisation de Goma et de ses environs, ainsi que la complémentarité des processus de Nairobi et de Luanda. Alors que l’Est de la RDC reste en proie à l’insécurité, la pression est forte sur les dirigeants régionaux pour proposer des solutions durables et éviter une nouvelle escalade du conflit.

Plamedi MUZAMA