Le village de Kasaza, dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, traverse une tragédie suite aux fortes pluies qui se sont abattues les 8 et 9 mai. Au moins dix corps sans vie ont été extraits des décombres causés par ces intempéries, alors que les opérations de recherche se poursuivent encore.
Le chef du territoire, Samy Kalonji, se montre prudent quant au bilan définitif. Il alerte cependant sur l’ampleur du désastre et les causes profondes qui y sont liées : la déforestation incontrôlée. Pour lui, les abattages massifs d’arbres affaiblissent le sol et exposent la région à des catastrophes naturelles de plus en plus violentes. « Ces drames sont la conséquence directe d’un déséquilibre écologique provoqué par l’homme lui-même », a-t-il souligné.
Les précipitations ont entraîné le débordement des rivières locales ainsi que des afflux d’eau provenant du lac Tanganyika, provoquant inondations et éboulements. Plusieurs habitations ont été emportées, les champs dévastés, laissant présager une insécurité alimentaire imminente pour les habitants.
Déjà, quelques jours plus tôt, un autre épisode pluvieux dans la même région avait coûté la vie à quinze personnes, selon le député Matthieu Malumbi. Il avait exprimé son inquiétude face à la détresse croissante de la population de Fizi.
Pour prévenir d’autres tragédies, Samy Kalonji appelle à une mobilisation urgente des acteurs environnementaux. Il exhorte notamment à intensifier la sensibilisation au reboisement des collines, la restauration des espaces verts et la gestion durable du territoire.
Kasaza pleure aujourd’hui ses morts, mais c’est toute une région qui est invitée à repenser son rapport à l’environnement, dans l’espoir de freiner la spirale de catastrophes naturelles qui menacent sa survie.
Plamedi MUZAMA