Une nouvelle tempête secoue le paysage politique congolais. Le Front Commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique de l'ancien président Joseph Kabila, est monté au créneau ce vendredi pour condamner avec vigueur l’annonce du ministre de la Justice relative à l’ouverture de poursuites judiciaires contre leur leader historique.
Dans un communiqué incendiaire signé par Raymond Tshibanda, président de la Cellule de crise du FCC, la formation politique accuse le régime en place de violer une fois de plus la Constitution de la République démocratique du Congo. Le FCC rappelle que Joseph Kabila bénéficie du statut de sénateur à vie, un privilège protégé par la loi fondamentale, et que toute initiative judiciaire à son encontre devrait impérativement respecter la procédure légale, notamment l’obtention d’un vote favorable des deux tiers du Parlement réuni en Congrès, tel que stipulé dans la loi de 2018 sur le statut des anciens chefs d’institutions.
Pour le FCC, cette annonce intervient dans un contexte politique sensible, alors que le retour de Kabila au pays après un long séjour à l’étranger ravive les tensions. La plateforme y voit une tentative délibérée de détourner l’attention de l’opinion publique des défis actuels, notamment la crise sécuritaire persistante et la gouvernance décriée du pouvoir en place.
Plus qu’un simple différend institutionnel, le FCC y décèle une volonté manifeste de museler l’opposition et de manipuler la justice à des fins de règlement de comptes politiques. Il dénonce une "provocation politique" et une "dérive autoritaire" qui, selon lui, met en péril la stabilité des institutions démocratiques.
En guise de riposte, le FCC appelle à une "mobilisation nationale" pour défendre la Constitution et empêcher l’avènement d’un régime dictatorial. « On ne peut permettre à la dictature de triompher sans trahir la Nation », avertit le communiqué, dans un ton résolument combatif.
Alors que la tension monte, cette affaire pourrait marquer un tournant majeur dans les rapports entre l’opposition et le pouvoir, avec en toile de fond des enjeux institutionnels, juridiques et de gouvernance dont les implications pourraient être durables.
Plamedi MUZAMA