Un coup de théâtre de dernière minute. Alors que tout semblait en place pour des négociations sous médiation angolaise, la coalition rebelle AFC/M23 a brutalement claqué la porte. Officiellement, ce revirement serait une réponse aux sanctions de l’ONU et de l’Union européenne. Mais en coulisses, des sources évoquent des pressions extérieures, des calculs stratégiques et même des dissensions internes au sein du mouvement rebelle.
Cette volte-face soulève une question cruciale : le dialogue de Luanda a-t-il été condamné avant même de commencer ?
Malgré ce désistement fracassant, Kinshasa maintient le cap. La délégation congolaise a déjà posé ses valises à Luanda, tandis que la présidence angolaise assure que les discussions auront bien lieu.
Mais peut-on réellement parler de dialogue si l’un des principaux acteurs manque à l’appel ? En ne venant pas à la table des négociations, l’AFC/M23 semble vouloir imposer son propre tempo, quitte à plonger encore davantage la région dans l’incertitude et à défier ouvertement la diplomatie africaine.
Derrière cette crise, c’est une lutte de pouvoir qui se joue. Le gouvernement congolais mise sur une issue diplomatique tout en renforçant son appareil militaire. De son côté, le M23, soutenu par le Rwanda dont l’implication reste un secret de polichinelle, semble privilégier la confrontation.
Ce bras de fer risque d’entraîner des conséquences dramatiques : prolongation du conflit, nouvelles offensives militaires et un exode massif des populations civiles, déjà épuisées par des années d’instabilité.
Ce boycott n’est peut-être que la partie émergée d’un iceberg bien plus profond. À qui profite réellement cette impasse ? Bien plus que le régime de Paul Kagame, mais quels jeux d’ombres se trament-il en coulisses ? Une chose est sûre : le sort de la RDC et de millions de Congolais est suspendu à des décisions prises loin des regards du peuple.
Plamedi MUZAMA
