Le sénateur et ancien gouverneur du Haut-Uélé, Christophe Baseane Nangaa, s'est exilé à Dubaï, affirmant être victime de menaces en raison de son lien de parenté avec Corneille Nangaa, leader de l'Alliance Fleuve Congo (AFC). L’information, révélée par Africa Intelligence, intervient dans un contexte où la famille Nangaa avait déjà dénoncé, en janvier 2024, des pressions exercées sur ses membres à cause des activités politiques et militaires de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) passé à l'opposition armée contre le régime de Félix Tshisekedi.
Christophe Baseane Nangaa, bien que politiquement distinct de son frère, semble avoir subi des représailles indirectes. Pourtant, en février 2024, il avait rencontré le président Félix Tshisekedi et salué « l'hospitalité » du chef de l’État, malgré les tensions entourant les actions de Corneille Nangaa. Ce rapprochement n’a visiblement pas suffi à dissiper le climat de suspicion autour de lui, le poussant à quitter la RDC pour se réfugier aux Émirats arabes unis.
Cette situation met en lumière les conséquences des engagements politiques de Corneille Nangaa sur ses proches. Depuis son rapprochement avec des groupes armés opérant à l'Est de la RDC, notamment le M23, et son opposition radicale au pouvoir en place, les tensions se sont accrues entre son entourage et le régime de Kinshasa. La famille Nangaa avait pourtant tenté de prendre ses distances, assurant dans une lettre ouverte à Tshisekedi que les choix de Corneille Nangaa relevaient de sa seule responsabilité.
L'exil de Christophe Baseane Nangaa à Dubaï illustre ainsi les pressions exercées sur les familles des opposants politiques en RDC. Si les autorités congolaises n'ont pas encore officiellement réagi à ces accusations, cette affaire risque d’alimenter davantage le débat sur la gestion des dissidences politiques dans le pays.
Plamedi MUZAMA*