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Politique

Audition des cadres du PPRD : une manœuvre politique contre l’opposition ?

L’auditorat militaire de Kinshasa-Gombe a convoqué plusieurs figures du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) ce lundi 10 mars, parmi lesquelles Emmanuel Ramazani Shadary, Aubin Minaku et Ferdinand Kambere. Officiellement, il s’agissait d’éclaircir certaines déclarations de Minaku, notamment lorsqu’il affirmait : « Le chef a dit : fini le moment des actions clandestines ».

Cependant, les cadres du PPRD perçoivent ces auditions comme une tentative de museler l’opposition. Ferdinand Kambere a dénoncé une instrumentalisation de la justice, affirmant que le véritable enjeu est la crainte du retour de Joseph Kabila sur la scène politique.

« Nous avons compris que c’est le retour du Raïs qui gêne ceux qui sont au pouvoir », a déclaré Kambere à la sortie de son audition.

Selon lui, le PPRD, que certains pensaient affaibli après les dernières élections, reste un acteur politique majeur. « Ils se rendent compte que c’est un parti qui a toujours son ancrage dans la société », a-t-il ajouté, en référence aux accusations de liens entre son parti et l’Alliance des Forces du Changement (AFC) de Corneille Nangaa, un mouvement qualifié de subversif par le gouvernement.

De son côté, le FCC, plateforme politique de l’ancien président Joseph Kabila, a réagi avec virulence. Dans un communiqué, il a dénoncé une « énième tentative du pouvoir tyrannique de Kinshasa d’intimider et de museler les membres du PPRD », accusant le gouvernement de chercher à neutraliser ses adversaires politiques. « Nous avons choisi la résistance à la dictature et non la soumission », a martelé le FCC, rejetant en bloc les accusations portées contre ses cadres.

Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a pourtant insisté sur les liens supposés entre certaines figures du PPRD et l’AFC/M23. Ces affirmations sont jugées infondées par les proches de Kabila, qui dénoncent une violation du principe de présomption d’innocence. Pour Ferdinand Kambere, la position du PPRD est claire : « Nous sommes un parti démocrate, engagé dans la reconquête du pouvoir par des voies légales. » Reste à voir si ces auditions marqueront un tournant dans les tensions entre l’opposition et le pouvoir en place.

Plamedi MUZAMA