L’Unicef a exprimé une profonde inquiétude face à la recrudescence des violences sexuelles et des violations graves des droits des enfants dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La directrice générale de l’organisation, Catherine Russell, a dénoncé une situation alarmante, soulignant que le niveau actuel de ces atrocités dépasse tout ce qui a été observé ces dernières années. Selon les rapports de l’agence onusienne, les viols et autres formes de violences sexuelles se multiplient dans les zones de conflit, touchant un nombre croissant d’enfants.
Entre le 27 janvier et le 2 février, les partenaires de l’Unicef ont constaté une augmentation dramatique des cas de viols traités dans les centres de santé, dont 30 % concernaient des mineurs. Les véritables chiffres pourraient être bien plus élevés, de nombreuses victimes n’osant pas signaler les agressions.
Le manque de médicaments pour prévenir le VIH après ces violences complique encore la prise en charge des survivants. Une mère a raconté que ses six filles, dont la plus jeune n’avait que 12 ans, ont été violées par des hommes armés alors qu’elles cherchaient de la nourriture.
L’avancée du groupe armé M23 et des forces rwandaises dans l’est du pays aggrave la situation humanitaire.
Des milliers d’enfants vivant dans des camps de déplacés ont dû fuir à plusieurs reprises pour échapper aux combats. Beaucoup ont été séparés de leurs familles, augmentant leur vulnérabilité face aux enlèvements, au recrutement forcé et aux violences sexuelles. En seulement deux semaines, 1 100 mineurs non accompagnés ont été recensés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
Le recrutement des enfants soldats, déjà en hausse avant la récente escalade du conflit, risque de s’intensifier. Catherine Russell a alerté sur la mobilisation croissante de jeunes combattants par les groupes armés, certains étant enrôlés dès l’âge de 12 ans. Pendant ce temps, le M23 poursuit son avancée, menaçant désormais la ville de Bukavu après avoir pris le contrôle de Goma, aggravant ainsi une crise humanitaire déjà désastreuse.
La Rédaction
