Des magistrats nommés en mars 2025 par ordonnances présidentielles attendent toujours leur prise en charge effective par l’État congolais. Malgré la publication officielle de leurs nominations au Journal Officiel, ces magistrats civils et militaires dénoncent aujourd’hui une impasse administrative et juridique. En cause : l’incompatibilité légale qui les empêche de conserver un autre statut, combinée à l’absence de toute mesure d’intégration concrète dans les structures de rémunération et d’affectation.
Dans une correspondance adressée au Gouverneur de la ville-province de Kinshasa, ces magistrats dénoncent le silence du Gouvernement et appellent à l’implication urgente des autorités. Ils rappellent que selon l’article 65 de la Loi organique n°06/020 du 10 octobre 2006 sur le statut des magistrats, leur qualité actuelle rend caduque toute autre fonction antérieure, les plongeant ainsi dans une situation professionnelle précaire, sans salaire ni mission.
Face à cette situation qu’ils jugent injuste et marquée par une « indifférence » des autorités compétentes, ces magistrats annoncent l’organisation d’un sit-in pacifique devant le ministère des Finances à partir du 4 juillet 2025. Ce mouvement vise à obtenir des réponses claires et la mise en œuvre effective de leurs droits, notamment la prise en charge budgétaire et administrative. Ils insistent sur le caractère citoyen et non-violent de leur démarche, invoquant l’article 26 de la Constitution de 2006 qui garantit la liberté de manifestation.
Enfin, les signataires de la lettre, regroupés sous la bannière des Magistrats État de droit/Promotion 2024, demandent au Gouverneur de Kinshasa de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser et encadrer leur action. Des copies de la correspondance ont été transmises aux plus hautes autorités du pays, notamment au Président de la République, à la Première ministre, au ministre de la Justice et à celui du Budget, témoignant de la détermination de ces magistrats à obtenir réparation et reconnaissance dans le strict respect des lois de la République.