Dans un communiqué publié ce jour, le mouvement citoyen LUCHA (Lutte pour le Changement) s’est prononcé sur les pourparlers de paix en cours entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda, sous la médiation du Qatar. Tout en saluant les efforts pour mettre fin aux hostilités, la LUCHA exprime des réserves importantes sur les conditions et les implications de ce dialogue.
Le mouvement met en garde contre toute démarche de paix qui ne s’attaquerait pas aux causes profondes des conflits à l’Est du pays. Il dénonce l’impunité persistante des groupes armés et les crimes commis à l’encontre des civils, et rappelle que des solutions superficielles comme l’amnistie ou l’intégration des rebelles dans les institutions de l’État ou les forces armées ne font qu’aggraver l’instabilité et la méfiance populaire.
Trois points clés de dénonciation :
- L’amnistie des responsables de crimes graves : La LUCHA s’oppose fermement à toute amnistie pour des crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou violations graves des droits humains.
- L’intégration collective des rebelles dans l’armée : Le mouvement avertit que ces intégrations sapent la cohésion et la loyauté des forces armées, et favorisent la trahison.
- La représentation des rebelles dans les institutions : Elle met en garde contre le danger de confier des responsabilités publiques à des personnes qui ont souvent recours à la violence pour atteindre leurs objectifs politiques.
Par ailleurs, la LUCHA appelle à un dialogue inclusif rassemblant toutes les composantes sociales et politiques du pays, en vue de réformes structurelles durables, du respect des droits humains et de l’État de droit. Le mouvement insiste également sur la nécessité de préserver l’intégrité de la Constitution et de refuser toute tentative de modification opportuniste.
La LUCHA se veut un acteur vigilant et engagé pour une paix véritable et durable en RDC. Elle appelle à rompre avec les solutions de facilité et à placer la justice, la vérité et les droits des victimes au cœur de tout processus de paix.
La Rédaction