L’Université de Kinshasa (UNIKIN), autrefois fleuron du débat intellectuel et de la démocratie universitaire, est aujourd’hui secouée par un scandale sans précédent. Alors que les élections du Coordonnateur des Étudiants s’étaient tenues ce vendredi 30 mai 2025 et que le dépouillement avait déjà révélé un vainqueur, le Comité de Gestion a décidé d’annuler les scrutins sans fournir de base claire ni transparente.
Dans un communiqué officiel (N°005/2025) émis le même jour, la Commission Électorale évoque des « troubles causés par des bandits armés » pour justifier cette décision. Pourtant, plusieurs témoins oculaires et membres de la communauté estudiantine affirment que le scrutin s’est déroulé dans un climat largement maîtrisé jusqu’à l’annonce officieuse des résultats. La véritable raison ? Le camp vainqueur serait « politiquement inconnu » des autorités, une accusation grave et lourde de conséquences.
En tant que « la voix des sans voix », nous avons été saisis par des étudiants indignés, désabusés par cette ingérence politique manifeste. Comment comprendre qu’un processus démocratique soit brutalement interrompu au motif que le vainqueur ne ferait pas partie des cercles politiques connus ou maîtrisables par l'administration ? Où est donc passée l’autonomie universitaire ? Où est la souveraineté du vote des étudiants ?
Cette décision, perçue comme une manœuvre politique, viole non seulement les principes de transparence électorale, mais piétine également la volonté de milliers d’étudiants qui se sont exprimés dans les urnes. L’université, temple du savoir et de l’expression libre, se retrouve ainsi transformée en champ d’expérimentation d’une démocratie à géométrie variable.
Ainsi, la publication immédiate et intégrale des résultats du vote, une enquête indépendante sur les circonstances réelles ayant conduit à l’annulation, et le respect strict du choix des étudiants et la reprise du processus sur des bases crédibles, transparentes et sécurisées sont impérieuses pour sauver l'Université de Kinshasa du gouffre lui imposé par son comité de gestion.
Ce n’est pas seulement une élection qui est en jeu, c’est la confiance de toute une génération d’étudiants envers les institutions universitaires. L’UNIKIN mérite mieux.
La Rédaction