Une nouvelle fois, le sol riche en or du Sud-Kivu s’est transformé en tombeau. À Lugushwa, territoire de Mwenga, sept personnes ont péri par asphyxie dans une mine artisanale au cours du week-end écoulé. Parmi elles, quatre appartenaient à la même famille. Le drame, survenu en fin de journée, vient raviver le douloureux souvenir d’une série noire d'accidents que connaît cette région minière congolaise.
Ce n’est pas un cas isolé. À Lugushwa, les tragédies se succèdent, toujours dans des conditions similaires : des puits étroits, profonds, sans ventilation, creusés à la hâte et sans encadrement. Les morts s’ajoutent aux morts, sans que des mesures concrètes ne soient prises. Pour Hilaire Isombya, coordinateur local de la société civile, cette répétition des accidents illustre l’incurie des autorités et l’abandon d’un secteur où la vie humaine semble peser moins lourd que l’or extrait.
La catastrophe relance une fois de plus les appels à une régulation sérieuse de l’exploitation minière artisanale. Inspections inexistantes, matériel rudimentaire, encadrement absent : les conditions de travail des creuseurs restent d'une précarité alarmante. Pourtant, les signaux d’alarme ne manquent pas. Depuis des années, la société civile interpelle sans relâche, mais ses voix semblent se perdre dans les galeries sombres et étouffantes des mines artisanales.
Au-delà de la douleur et du deuil, c’est une indignation qui grandit. Combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que des règles soient appliquées, que des normes soient imposées, que des vies soient protégées ? Dans cette région où la richesse du sous-sol côtoie la misère en surface, les habitants réclament plus qu’un simple constat : ils exigent justice, sécurité et dignité.
La Rédaction
