Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 mars 2025, une attaque sanglante a frappé le village de Ngohi, dans le territoire de Lubero, à environ 40 kilomètres de Butembo, dans l'est de la République démocratique du Congo. Onze civils, dont quatre femmes, ont été sauvagement assassinés à l’arme blanche par des rebelles des Allied Democratic Forces (ADF), alors qu’ils travaillaient dans leurs champs. Ce massacre, rapporté par la société civile de Vuhinga, illustre une fois de plus la vulnérabilité des populations locales face aux exactions de ces groupes armés.
Face à cette tragédie, les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont réagi rapidement, intervenant depuis les villages voisins de Muhangi et Makoko pour contenir l’attaque. Leur action a permis d’éviter un bilan encore plus lourd et d’empêcher une propagation des violences dans les localités environnantes. Toutefois, malgré les efforts des forces de sécurité, la persistance des attaques des ADF montre les limites des opérations militaires en cours et soulève des inquiétudes quant à la protection des civils.
Sous la pression des offensives menées conjointement par les FARDC et l’armée ougandaise, les ADF semblent multiplier les actes de terreur contre les populations civiles. Les champs, lieux de survie pour de nombreuses familles, deviennent des zones de mort, exposant encore davantage les habitants à des violences ciblées. Cette stratégie de représailles vise non seulement à semer la peur, mais aussi à affaiblir la résilience des communautés locales.
Les territoires de Beni et Lubero, déjà meurtris par des décennies de violences, restent parmi les zones les plus instables de la RDC. Entre attaques rebelles et opérations militaires, les populations vivent dans une angoisse permanente. Face à cette situation, la société civile et les habitants appellent à un renforcement des mesures de protection et à une mobilisation accrue des autorités congolaises et de la communauté internationale pour mettre un terme à cette insécurité chronique.
Plamedi MUZAMA