Entre passion et attente de la relance effective de l'administration provinciale, le Kwilu voit une fois de plus son élan vers l'autonomisation freiné par une décision du vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo. Dans un télégramme adressé au bureau d'âge provisoire de l'Assemblée provinciale, il a suspendu l'élection du bureau définitif et demandé à l'institution de se conformer au prochain calendrier de la CENI.
Joint par notre rédaction, le rapporteur de l'Assemblée provinciale, Joël Ibilaba Mpia, estime que cette décision menace gravement le fonctionnement des institutions provinciales. Il déplore une législature presque perdue et appelle à une révision immédiate de cette mesure pour garantir la stabilité des institutions.
“À la surprise générale, après avoir convoqué cette plénière pour installer le bureau définitif, nous avons vu un télégramme du VPM de l’Intérieur qui interdit au bureau provisoire de ne pas installer le bureau définitif. Nous ne savons pas sur base de quelle disposition légale, parce que ni la loi électorale ni la Constitution ne nous empêche d'installer le bureau définitif. Nous avons passé une année et quelques mois avec un gouverneur intérimaire qui ne peut pas opposer quelque chose pour l’évolution positive de la province. Il n’est pas inquiété, il gère comme bon lui semble, et le gouverneur qui va arriver n’aura pas beaucoup de temps. Alors, c’est une excuse que nous sommes en train de préparer pour le gouverneur qui sera là”, a-t-il déclaré.
Et d'ajouter : “Ces élections sont absolument importantes, surtout celle du bureau définitif. C'est une urgence parce que cela va permettre aux autres élections de s’organiser” , a-t-il conclu.
Il sied de rappeler que depuis plus de 15 mois, la province du Kwilu est sans gouverneur, sans sénateurs, et sans bureau définitif.
Cette situation plonge la province dans une impasse institutionnelle qui inquiète la population et les acteurs politiques locaux. L'absence prolongée d’un bureau définitif et d’un gouverneur élu compromet la mise en œuvre des politiques publiques et freine le développement du Kwilu. Plusieurs voix s’élèvent désormais pour exiger des autorités nationales une solution rapide et appropriée afin de garantir la gouvernance et la stabilité de la province.
Plamedi MUZAMA